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Le fonds national de richesse achètera du Bitcoin pour la première fois

Micah Zimmerman

Le Luxembourg rejoint officiellement les rangs des gouvernements investissant dans le Bitcoin.

Le Fonds souverain intergénérationnel (FSIL) du pays allouera 1% de son portefeuille total – soit plus de 7 millions d’euros – au Bitcoin et à d’autres crypto-monnaies, a annoncé mercredi le ministre des Finances Gilles Roth lors de sa présentation du budget 2026 à la Chambre des députés.

« C’est vraiment une excellente nouvelle pour les crypto-actifs car c’est le premier investissement d’un fonds public dans le bitcoin au Luxembourg », a déclaré le législateur CSV Laurent Mosar suite à l’annonce.

Cette décision positionne le Luxembourg comme le premier pays de la zone euro à allouer sa richesse souveraine dans des fonds négociés en bourse Bitcoin, marquant une étape symbolique importante pour le paysage financier européen.

Bitcoin comme allocation financière stratégique

Au 30 juin 2025, le FSIL détenait 887 millions de dollars d’actifs, principalement en obligations de qualité investissement (53 %) et en fonds indiciels (46 %), avec moins de 1 % en liquidités.

L’allocation prévue, si elle est mise en œuvre aux niveaux d’actifs actuels, se traduirait par une exposition au Bitcoin d’environ 9,5 millions de dollars via les ETF.

Bob Kieffer, directeur du Trésor luxembourgeois, a confirmé les détails dans un article publié mercredi, expliquant que la décision fait suite à l’approbation par le gouvernement en juillet 2025 d’une politique d’investissement révisée autorisant jusqu’à 15 % des actifs du FSIL à être placés dans des « investissements alternatifs », notamment le capital-investissement, l’immobilier et les crypto-monnaies.

Il a reconnu le débat autour de cette décision : « Certains diront que nous engageons trop peu, trop tard ; d’autres souligneront la volatilité et le caractère spéculatif de l’investissement. Pourtant, compte tenu du profil et de la mission particuliers du FSIL, le conseil d’administration du fonds a conclu qu’une allocation de 1 % constitue le bon équilibre, tout en envoyant un message clair sur le potentiel à long terme du bitcoin. « 

Kieffer a précisé que l’exposition n’impliquerait pas de détention directe de Bitcoin. « Pour éviter les risques opérationnels, l’exposition au bitcoin a été prise via une sélection d’ETF », a-t-il déclaré.

Le Luxembourg comme hub Bitcoin

La décision s’aligne également sur la stratégie plus large du Luxembourg visant à consolider son statut de pôle de technologies financières et d’actifs numériques au sein de l’Union européenne.

Le pays est de plus en plus devenu une base pour les entreprises de cryptographie qui demandent des licences MiCA (Markets in Crypto-Assets), qui permettent aux entreprises d’opérer dans toute l’UE selon des normes réglementaires unifiées.

En intégrant les ETF Bitcoin dans un fonds d’investissement public, le Luxembourg signale que les actifs numériques entrent dans le courant financier – non pas comme des paris spéculatifs, mais comme des avoirs stratégiques à long terme.

Suivre une tendance mondiale du Bitcoin

La décision du Luxembourg fait suite à des mesures similaires prises par les fonds souverains du monde entier. Le fonds norvégien de 1,9 billion de dollars détiendrait indirectement environ 11 400 BTC via des investissements d’entreprises, tandis que les fonds souverains d’Asie et du Moyen-Orient ont commencé à explorer une exposition limitée aux marchés de la cryptographie.

Le Royaume-Uni et la Finlande détiennent également du Bitcoin. La banque centrale tchèque a récemment confirmé qu’elle étudiait un éventuel transfert de réserves de 7 milliards d’euros vers Bitcoin.

Pour le Luxembourg, cependant, la motivation semble stratégique plutôt qu’opportuniste – une expérience contrôlée de diversification numérique qui souligne les ambitions du pays de devenir leader au sein de l’infrastructure financière européenne en évolution.

« De toute évidence, ce qui convient au FSIL peut ne pas convenir à d’autres investisseurs », a noté Kieffer. « Mais cette allocation envoie un message clair sur la direction que nous pensons que prend l’avenir de la finance. »

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